LE
PETIT BOURG DE SOPHIE |
Le 16 juin 1607 la paroisse St Sulpice d'Auverné devient succursale (feuillette ou trêve) de St Pierre d'Auverné, sur ordonnance de l'évêque de Nantes Charles de Bourgneuf. Le prêtre desservant se met tout de suite bien en règle pour la tenue des registres puisque le 1er acte de mariage est du 30 juin : Mathurin NEPVEU épouse Etiennette SALIGOT. Ces patronymes ne subsisteront pas dans la paroisse mais cette même année on rencontre déjà des épousailles chez les GUIBOURD et ROUESNÉ dont la présence marquera longtemps la paroisse. A St Sulpice des Landes, le 1er acte inscrit dès 1566 est aussi le mariage d'un Jean ROUESNÉ. La dédicace de la paroisse à St Sulpice le Pieux doit certainement être rapprochée à celle de l'église du "Vieux Bourg" de St Sulpice des Landes. Monsieur CHEVALIER, ancien instituteur, assure, contrairement à la chronique ecclésiale moderne, qu'il s'agit non de St Sulpice le Sévère, mais de St Sulpice le Pieux, évêque de Bourges au VIe siècle, car avant la réforme du calendrier la fête patronale de St Sulpice des Landes se célébrait fin août, date de la translation du corps de cet évêque, elle est maintenant fin janvier date de sa mort... Le prénom de Sulpice n'est pas très utilisé au Petit-Auverné. On n'en trouve que 4, exactement comme à St Sulpice des Landes (et 3 au Pin). Les saints les plus vénérés dans les prénoms sont de très loin Pierre et Jean, qui l'emportent totalisant 30% à eux deux, puis viennent René, François, Julien, Mathurin, Bertrand (43, c'est beaucoup pour la région) etc... Chez les fiancées on trouve dans l'ordre : Jeanne, Renée, Marie, Perrine, Françoise, Julienne, Marguerite... L'importance des René(e) rappelle sûrement que l'évangélisation est venue par l'Ouest : le saint évêque d'Angers est très coté dans le pays et vient en tête des prénoms dans la petite paroisse de Rochementru plus angevine que bretonne... On voit donc bien qu'on n'est pas en Bretagne : les Anne ne sont que 23 et un seul Yves apparaît que le curé écrit sans s. Aux alentours on trouve un peu plus d' Yves... Mais surtout 122 Anne à St Julien de Vouvantes (où les bretons viennent en pèlerinage !), 107 à Riaillé... Le Petit-Auverné m'est familier car mes ancêtres ALBERT et BAULAND y ont vécu la Révolution au Moulin de la Pile du Beuchet. La mère de mon arrière-grand-père BOITEAU a vu assassiner ses deux oncles par les "Brigands", ces royalistes catholiques. Les traces écrites abandonnées dans les registres décrivent avec un réalisme pathétique ce trait d'histoire locale inoubliable... Les parents de Marie ALBERT étaient "sergers foulonniers", descendants de plusieurs générations de meuniers. Outre les carrières d'ardoises, on sait en effet que le Petit-Auverné devait sa prospérité jusqu'au début de ce siècle à ces étoffes de laines, appelées "fétices" et ces draps au grain grossier appelés "serges de Bretagne". Les meules en silex du moulin du Beuchet, dont les restes se retrouvent au calvaire et au cimetière, ont donc servi non pas à fabriquer la farine mais à feutrer les fibres de la serge. L'eau du ruisseau permettait cette industrie, tant pour actionner le moulin, que pour mouiller l'étoffe d'abord à froid, puis la malaxer à chaud pendant trois heures. On déplissait, on dégraissait avec une argile spéciale. Une fois foulée, la serge était aspergée d'eau bouillante, on la trempait une demi-heure puis on l'étendait sur les belles prairies voisines pour enfin la brosser, la lustrer avec la carde. Des familles entières vivaient de cette occupation. Il faut croire que ce haut-lieu d'industrie était quelque peu détesté des paysans, et que ses habitants n'auront pas manifesté leur attachement à leur religion traditionnelle, pour mériter les coups de fourches meurtriers d'une bande d'émeutiers aux cocardes blanches, insurgés cachés dans les forêts voisines, continuant à soulever le pays contre le gouvernement révolutionnaire, sans doute sous les ordres d'un Coeur-de-Lion... C'est la "Terreur Blanche" comme l'appellent nos historiens locaux. Elle est signalée dans ses mémoires par le chef royaliste GOURLAY dès le début de l'année 1794 : les chouans éliminent physiquement les opposants plus ou moins en vue dans les communes qu'ils veulent contrôler. On dénombrera 400 victimes dans les environs, dont le directeur de la verrerie de Fercé; celui de la forge neuve de Moisdon et le juge de paix, le curé constitutionnel d'Abbaretz, le commandant de la garde nationale de St Julien... Au Petit-Auverné, dès le 12 messidor de l'an II (30juin 1794) un "volontaire de la révolution" avait été assassiné. Le 16, Louis GUYOT et François TESSIER sont fusillés par des inconnus, le 2 fructidor des "Brigands" tuent René DAVID et Michel PÉAN, puis c'est René GROLEAU "le 1er jour de la fête du génie"... Dès lors, toute la population est aux aguets. La vie s'est organisée dans les forêts de St Mars et de Juigné. En 1795, un campement de plus de 700 Chouans s'est installé sous des tentes et des huttes de feuillage près du hameau de la Salmonais. Le 10 février, un convoi important de blé, escorté de 80 bleus, va ravitailler la ville de Châteaubriant. L'attaque est violente, les soldats républicains sont tués ou mis en fuite, la perte est considérable pour les castelbriantais qui manquent de pain et de bois. Le 29 janvier 1796 les armées royalistes commandées par Scepeaux et Châtillon reprendront pour quelque temps possession du bourg du Petit-Auverné où les républicains s'étaient installés. Quelques mois après, le général HUMBERT laisse sa troupe piller, maltraiter, rançonner la population du Petit-Auverné. La porte de la "maison commune" est enfoncée, les registres d'état civil sont lacérés, les actes des années 1786 à 1788 disparaissent. La plainte des habitants est enregistrée, (A.D.44 L.348), les dégâts sont évalués à 40 000 F, somme considérable. Le curé du Petit-Auverné est arrêté par la garde nationale de Châteaubriant le 27 février 1792. Son vicaire PETITEAU rejoindra l'armée vendéenne. L'abbé COLIN DE LA BIOCHAYE est émigré, ou camouflé, avec d'autres aristocrates du Petit-Auverné (LE MAIGNAN, DE BÉGASSON, DE LA BOTERIE)... |
la maison des Le Maignan témoigne des richesses locales d'avant la Révolution
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Un prêtre nommé Etienne LE MÉTAYER, cousin de Sophie Trébuchet (la mère de Victor Hugo) se cachait au Petit-Auverné... Des cahiers clandestins sont peut-être tenus par ces prêtres qui assurent en cachette des sacrements... Un recensement de la population indique 850 habitants en 1790 (AD44 L938). A la même époque, un signe de la richesse de la paroisse est donné par le nombre de "citoyens actifs" ayant droit de vote pour les Etats Généraux de 1788. Il faut entendre par là les hommes inscrits à la garde nationale et payant plus de 3 livres d'impôts par an. Ils sont 131 au Petit-Auverné, autant qu'à la Chapelle-Glain qui est cependant une commune plus importante (1053 habitants en 1790), 3 fois plus qu'au Grand-Auverné qui compte pourtant 1175 habitants, mais qui a donc perdu beaucoup de sa richesse. Les chiffres se comparent avec le Pin et St Sulpice des Landes. La constance dans le nombre de mariages est autour de 6 par an sur les 185 années relevées, avec de rares pointes de 12 à 15. Cette étude donne une idée de l'évolution de la population. Une certaine stabilité domine les deux siècles considérés : XVII et XVIIIe. Les lacunes sont prises en compte. Il faudrait chercher à savoir leur motif. Les cahiers ont pu être perdus. Ou bien cette année-là l'absence de desservant obligeait les paroissiens à avoir recours aux curés des environs. On peut aussi imaginer que tel prêtre, plus rigoureux sur les exigences de la religion, provoque des attentes plus longues chez les fiancés... Dès 1638, l'un de ces vicaires chargés d'administrer la paroisse se fait remarquer par ses excès de zèle, le recteur du Grand-Auverné refuse que cet abbé Bugleau soit nommé vicaire perpétuel : il est accusé de "simonie", vendant du spirituel pour se faire de l'argent, et se voit retirer toute fonction l'année suivante... L'influence d'un prédicateur comme Louis-Marie Grignon de Montfort se fait sentir dans nos campagnes au début du XVIIIe siècle, et le curé de St Julien va à cheval jusqu'à Brioude pour rapporter en 1710 les reliques du patron de sa paroisse... Les fêtes religieuses sont des occasions de rencontres pour les jeunes gens : on va jusqu'à Pont-Château pour édifier le fameux calvaire. Une preuve du sentiment religieux bien observé par le clergé du Petit-Auverné au sujet des mariages, c'est le respect de la période de l'Avent. On ne compte que 4 mariages sur 943 en décembre soit 0,2 %. De même, la trêve du Carême est religieusement respectée pour les épousailles puisqu'on ne trouve que 2,2 % en mars et 1,7 % en avril sans doute tous hors carême selon la date de Pâques plus ou moins tardive. On objectera que le curé ne faisait qu'obéir au droit canon. Les dispenses pour consanguinité sont rares, 3 seulement : Louis HANDORIN et Ollive HOGUEREL en 1651, Pierre MELIER et Renée FROTTÉ en 1737, Pierre DESGUÉS et Michelle THIERY en 1747. En d'autres paroisses on note des reconnaissances de naissances avant mariage (par exemple 7 à Vritz), ce qui n'est pas le cas ici, à une seule exception notée : "Pairinne" CHAUVEAU née avant le mariage de Jean CHAUVEAU et "Perrine" GAUCHET. Un calcul facile donnera le nombre d'époux dont le père est inconnu : ceux portant le patronyme de la mère et dont le père n'est pas mentionné. Il est ici assez faible. Il s'agit de Louise REBUFFÉ qui épouse Pierre HYRON Sieur de la Cadoraye en 1640, et Marguerite PASSARD qui épouse Charles VINCENT en 1715. La comparaison est possible avec une douzaine de paroisses des environs : 22 cas pour Vritz où le curé précise "le père est inconnu", 15 pour Soudan. Par contre moins de 5 dans les paroisses voisines, où on n'indique aucune fille naturelle originaire du Petit-Auverné. Au fil des registres les curés se font parfois historien. Ainsi l'abbé Després de St Julien de Vouvantes décrit dans le registre de 1709 la rigueur de l'hiver impitoyable "comme on n'en avait jamais vu de mémoire d'homme", plus rude encore que l'hiver 1659 où les rivières étaient restées glacées de longs mois. Un verglas tenace anéantit le blé de printemps, empêcha de semer, et ruina lesfamilles. Nos ancêtres paysans furent réduits -dit-il- à déterrer des racines pour les manger, sans savoir si elles étaient comestibles. Il faut penser que la pomme de terre fut connue dans la région seulement quelques années avant la Révolution, et les gens de la campagne restent longtemps très réticents à cette nouveauté. Pas étonnant alors que les jeunes gens ne se soient point mariés dans cette année de privation et de deuil. On se rattrapera à la belle saison suivante. Mais les sécheresses de 1716, 1719 et 1723 feront bientôt d'autres ravages. Signalons encore le mauvais hiver 1748, et les disettes de 1786 puis 1788, qui ajouteront leur motif au soulèvement du peuple exaspéré... En d'autres années, des épidémies décimaient les villages : la peste avait anéanti tout le pays déjà en 1363. A nouveau elle se répand dans tout le comté Nantais et l'Anjou en septembre 1582, et se prolonge jusqu'en 1640. La dysenterie sévit en 1708. En 1712 le prieur du Pin et son vicaire meurent de maladie contagieuse. Nous savons peu des épreuves endurées dans nos villages par le passage des régiments, ceci dès la guerre de Cent Ans... Au XIXe siècle encore, une note jointe au registre d'Etat Civil des mariages en 1817 indique que "le Roi et sa famille par leurs privations offrent 344 F à la commune pour les plus nécessiteux en raison des ravages causés par la guerre en 1815. " Une autre mine de renseignements parfois croustillants sur la vie des habitants du Petit-Auverné au XVIIIe siècle ce sont les papiers des notaires BONGÉRARD, POHIER, DELOURMEL et CHASSAING, que les généalogistes auraient tort de négliger car ils nous livrent des détails éclairants. On apprend par exemple qu'en 1762 Jean LELIEVRE et son épouse Nicolle PEAN dans leur bail de 8 ans à la métairie noble de la porte du château de la Haye, astreints aux corvées royales, "ne feront plus que 2 charrois par an soit à Ancenis, soit à Nort ou Châteaubriant pour ne pas fatiguer leurs boeufs... ils embargeront un cent de bons fagots sous le portail de la Haye etc... " Un jour du règne du Bien Aimé Louis XV qui envoie nos soldats se battre "pour le roi de Prusse", au milieu des vicissitudes de son métier, le notaire DELOURMEL devient chansonnier pour son roi : "
... Le tumulte des armes Pour moi toujours sujet fidèle et tendre Vaillants
guerriers enfants de la victoire, Tendres oiseaux qui peuplez ces bocages Cet hymne chaleureux ne peut cacher que les esprits ne seront pas unanimes quand le pays sera traversé par la Vendée militaire... Les exaltés seront des deux bords, le curé Moyon du Grand- Auverné sera poussé à coup de sabre et noyé en Loire par son propre filleul... Notre relevé des mariages permet de connaître les plus anciennes familles qui sont restées implantées sur le Petit-Auverné aux XVIIe et XVIIIe siècles. L'évolution de l'orthographe des noms de ces familles n'est pas véritablement significative. Il est clair que le curé mettait la graphie qu'il voulait, ce qui nous complique aujourd'hui la recherche. Les généalogistes ont pour principe de respecter l'orthographe telle qu'elle apparaît dans un acte, en effet d'un même couple peuvent descendre des familles qui porteront plus tard des noms orthographiés différemment. Les aïeux de Marie ALBERT s'appellent HERBERT en leur lieu d'origine de Nort/Erdre, avec en d'autres endroits des variantes ARBERT, HURBERT. Un jugement de tribunal de Châteaubriant tranchera pour HALBERT en 1855. Les familles ROUL, ROUX, LEROUX (en 1 ou 2 mots) sont bien parentes, ainsi que les ROU, ROUE, ROULLE, ROULX etc..... On les retrouve dans tout le secteur géographique, (par exemple à Erbray sur près de 2500 mariages: 46 ROUL, 14 ROUX, 12 ROU, 4 ROUE, 1 LEROUE, 1 LEROUX). Ainsi Jean LEROUX est bien le père de Claude LEROUX qui se marie en 1685, puis grand-père de Jan ROUL (1726) et arrière-grand-père de Bertrand ROUL (1750)... Un homonyme du dernier cité se marie aussi en 1750, c'est le père du premier maire de la commune : Bertrand ROUL, laboureur, qui signe le cahier de doléances de la paroisse. Il est élu pour le porter aux Etats avec René BRAUT, tous deux sont les ancêtres de deux familles connues à Châteaubriant et St Mars la Jaille. Le cahier de doléances est à peu de choses près le même que celui adopté la veille au "grand bourg d'Auverné", le notaire qui présidait ayant sans doute oublié d'en recopier deux articles. On apprend toutefois qu'un second prêtre est demandé pour le Petit-Auverné. Il n'y a pas encore d'école. Les ROUESNÉ se distinguent au Petit-Auverné par la disproportion hommes/femmes. La coutume veut que le mariage ait lieu dans la paroisse d'origine de la fiancée. Sur la totalité des actes du Petit-Auverné mentionnant une origine d'une autre paroisse on compte 237 époux et seulement 78 femmes soit le triple. Venant d'un autre département 26 hommes pour 6 femmes soit 4 fois plus. Si l'on exclut les départements limitrophes, il ne reste qu'une seule épouse contre 8 maris... Chez les ROUESNÉ la tendance est nettement inversée. Pourquoi ? Les garçons atteignant l'âge du mariage sont-ils 2 fois plus nombreux ? Les filles de ces familles restent-elles célibataires ? Question d'héritage ou de succession en jeu peut-être... Ce patronyme est d'origine obscure : faut-il y voir une résonnance bretonnante comme Erwann assimilée par les gens de chez nous ? ou remonter jusqu'à un ancêtre de Rouen ? ou un très vieux nom de baptême déformé ? En incluant les femmes, les BARBELIVIEN et COUÉ, avec respectivement 29 et 28 mariages au total, sont avant les ROUESNÉ qui n'en comptent que 25. Viennent ensuite les MICHEL (24), DERVAL et MERCEREL (20). Puis les CHAUVEAU (en incluant Chauvel) LEMARIÉ (forme ancienne : Marié) GRIMAULT (aux terminaisons variées avec -d -t ou -x) PICAULT (Picaud) POTIER (Pottier) FERRON (Feron) THIERY (Tiery Tyeri). Les 15 noms cités totalisent 11% de la paroisse. La fréquence de ces patronymes ne signifie pas pour autant que tous soient parents : des souches familiales peuvent subsister en un même lieu sans que la généalogie ne permette de les rejoindre. Des assimilations de noms proches peuvent se produire avec les variations d'orthographes que nous observons, selon le degré d'alphabétisation du copiste. Je citerai pour distraire mon arrière- grand-mère enregistrée CHEVAL lors de son mariage, alors qu'elle était née JOUAUD, mais quand il lui a demandé son nom le secrétaire a cru reconnaître le nom patois de l'animal ! Enfin la liste peut se poursuivre avec : TESNEREL, MORILLE, LHOMELAIS, TESSIER, HOGUEREL, MORON, ROUGÉ, DUPRÉ, RENAULT, ERGAND, HAROUET, DUCLOS, HANDORIN, VINCENT, BOISB(E)LAIS, DELAUNAY, MAILLET, GAUTIER, GOUJON, ERNOUL... On parvient avec 30 patronymes à 21 %. Les pourcentages cités correspondent à une population peu sédentaire. Beaucoup d'arrivants s'installent au Petit-Auverné, pour peu de temps en fait. Les 6 paroisses situées à moins de 10 km fournissent 183 conjoints soit 10% des mariages : St Sulpice des Landes 38, Erbray 37, Moisdon 36, St Julien de Vouvantes 32, la Chapelle-Glain 28, le Grand-Auverné 12 (cette paroisse n'était pas aussi importante). Ensuite les paroisses à 15 km à la ronde sont toutes citées logiquement à commencer par le Pin (11). Il faut penser toutefois que les routes n'étaient que de mauvais chemins. Autour du Petit-Auverné comme point central, le relevé se continue avec le Maine-et-Loire (14 fois cité) , l'Ille et Vilaine (7), la Mayenne (4), la Vendée (2), puis 1 fois pour les villes suivantes : le Mans, Larchamp (Orne), Champrerus (Manche), St Laurent l'Abbaye (Nièvre), St Just (Loire), St Léger-Magnazeix (Haute Vienne), le Bugue (Dordogne), la Prénessaye (Côtes d'Armor). Au fait, les Bretons sont peu nombreux à prendre épouse dans les marches de l'Anjou ! nous sommes pourtant dans la même province : le duché n'est officiellement français que depuis 1532, mais notre pays du bocage sud castelbriantais est tout également tourné vers l'Anjou dans ses échanges. L'étude des patronymes les plus fréquents donnera une idée sur le mode de vie du peuple installé là quand se donnèrent ces noms que François Ier interdira de changer. Des allusions aux métiers sont données avec MERCEREL (le marchand ambulant), TEXIER (le tisserand), POTTIER, FERRON (le forgeron), PICAULT (le piqueur -de boeufs-), MAILLET (nom d'outil), HOGUEREL (petit tonneau), GOUJON (le pêcheur). Une évocation du lieu est indiquée avec DELAUNAY (lieu planté d'aulnes), BOISBLAIS(Blais, le nom d'un bois, est typique de notre département), DUCLOS et DUPRÉ (caractéristiques des alentours de la maison familiale). Notons qu'on ne trouve pas du tout les PASSELANDE si caractéristiques de St Sulpice des Landes, le Pin (autrefois dit "des Landes") et la Chapelle-Glain, les landes sont disparues ici... On aura plaisir à comprendre les sobriquets dont s'affublaient plus ou moins ironiquement nos ancêtres, avec BARBELIVIEN (tout un programme !), CHAUVEAU, ROUX, COUÉ (qui signifierait "pourvu d'une queue"), MORON et MORILLE (allusion au teint basané des Maures qui pourtant ne sont pas monté plus au Nord que Poitiers en 732 !). LEMARIÉ a désigné un jeune marié qui a gardé son surnom, et LHOMELAIS semble une réminiscence d'un vassal du Moyen Age... Bien anciens aussi sont les prénoms médiévaux aujourd'hui disparus comme GUIBOURD, ROUL, GRIMAULT, GAUTIER, RENAULT, ERNOUL, (ROISNÉ peut-être). D'autres ont mieux passé les siècles : MICHEL, THIERRY, VINCENT... Le tour d'horizon s'achèvera avec DERVAL et ROUGÉ, villes d'où étaient partis quelques paysans défricheurs de nos terres... J'évoquerai à nouveau pour terminer le plus illustre enfant qu'ait connu sur son sol le Petit-Auverné, "le Petit Bourg" (comme on dit encore de nos jours) : Sophie TRÉBUCHET qui épousera à Paris en 1797 le général Léopold Sigisbert HUGO et donnera naissance à Besançon en 1802 ("ce siècle avait deux ans...") au célèbre Victor qui mérita les funérailles nationales avec l'Arc de Triomphe drapé de noir en 1885. Grâce à une récente communication d'un généalogiste du CGO, Monsieur Laurent ALCEDO, nous en savons maintenant davantage sur les aïeux de Victor HUGO qui ont vécu au Petit-Auverné.
Elle aurait vu certaines de ses amies conduites à l'échafaud place du Bouffay... Elle aime venir au Petit-Auverné dans sa famille. Le grand-père maternel de Victor HUGO, Jean-François TRÉBUCHET, est né en 1731 au Petit-Auverné, où son père, Jean, maître des forges à Riaillé, a épousé Françoise LOUVIGNÉ le 16 octobre 1708. Les généalogistes devront sans doute chercher dans les actes notariés pour trouver le contrat de mariage des parents Michel LOUVIGNÉ et Françoise HANDORIN. Celle-ci est bien née au Petit-Auverné le 14 décembre 1648, mais le mariage a dû être célébré une année où le registre fait défaut, il serait surprenant qu'il ait eu lieu ailleurs qu'au Petit-Auverné. Par contre on trouve bien au Petit-Auverné le 16 juillet 1643, l'acte de mariage non filiatif des parents Sulpice HANDORIN, sieur de la Courtberas, et Elisabeth LEBRETON. Tous les deux sont baptisés au Petit-Auverné respectivement en 1618 et 1620 On sait donc que l'époux est fils de Pierre HANDORIN, sieur de la Nouée, et Bertranne DU ROCHER, et l'épouse fille de Jan LEBRETON et Marie LAMBERT. Bertranne DU ROCHER s'étant remariée à Julien GUIBOURT, tous les généalogistes qui ont dans leurs ancêtres au Petit-Auverné des HANDORIN, LEBRETON, GUIBOURT, voire LAMBERT, peuvent donc espérer se dire parent du plus illustre poète français ! Bonne
chance, mes cousins !
si ce texte vous a plu dites-le moi. Merci. boiteau @wanadoo.fr [enlever l'espace
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